Voir le sommaire Ne plus voir le sommaire
Il y a quelques jours, le Parlement européen a voté en faveur de l’introduction d’un permis de conduire numérique pour les conducteurs seniors. De quoi relancer le débat sur l’obligation d’un test pour les personnes âgées.
La réforme du permis de conduire est en marche
Une visite médicale régulière pour conserver le permis de conduire ? Le texte, présenté à l’Assemblée a été rejeté par 323 voix contre et 270 voix pour, prévoyait un contrôle de la vue, de l’ouïe et des réflexes tous les quinze ans.
Et tous les cinq ans pour les conducteurs de plus de 70 ans. Cette mesure était soutenue par Karima Delli (Les Verts). Le rejet de cette proposition laisse désormais aux États membres de l’Union européenne le choix d’adopter ou non une telle réglementation.
Comme c’est déjà le cas au Portugal et en Italie. Les députés se sont néanmoins prononcés en faveur du permis de conduire numérique, accessible sur smartphone et ayant la même validité que le permis traditionnel.
Et ce, dans le but de soutenir le marché unique de l’UE. Pour améliorer la sécurité routière, les députés souhaitent que la formation des conducteurs soit mieux adaptée aux situations réelles et prenne en compte la protection des usagers vulnérables.
Comme les piétons, cyclistes, enfants et utilisateurs de trottinettes électriques. Les examens de conduite pourraient inclure des tests sur la conduite par mauvais temps, l’utilisation sécurisée des téléphones au volant. La gestion des angles morts.
Des axes d’amélioration à prendre en compte
Pour répondre à la pénurie de conducteurs professionnels, les députés ont également proposé d’abaisser l’âge minimum à 18 ans pour obtenir un permis de conduire de camion. Ou de bus transportant jusqu’à 16 passagers.
Et ce, à condition d’avoir un certificat d’aptitude professionnelle. Les jeunes de 17 ans pourraient aussi obtenir un permis de conduire pour les voitures et les camions, sous réserve d’être accompagnés d’un conducteur expérimenté.
Depuis 2023, la question du permis de conduire des seniors est au centre des débats des autorités. L’Assemblée nationale s’est prononcée contre l’instauration d’un permis spécifique pour les personnes âgées.
Mais le sujet reste en discussion au Parlement européen. Bien que les statistiques de la Sécurité routière favorisent cette idée, une approche plus pragmatique pourrait influencer la décision.
Une étude américaine montre que certaines pathologies liées à l’âge seraient incompatibles avec la conduite. À Bruxelles, on travaille depuis plusieurs mois sur la mise en place d’une visite médicale obligatoire. Pour valider son permis de conduire.
Cette visite, qui aurait lieu tous les 15 ans, concernerait l’ensemble des détenteurs de permis, sans distinction d’âge. Cependant, les seniors, plus particulièrement visés, se voient les premiers à se voir impactés par cette mesure.
La fin du permis de conduire pour les seniors ?
Avec l’âge, les réflexes, les capacités motrices et l’état de santé général se détériorent, ce qui pose la question de la sécurité au volant. Selon la Sécurité routière, les conducteurs de plus de 75 ans sont responsables de 80 % des accidents de la route.
Les seniors français, bien que réticents à l’idée de mesures qui pourraient affecter leur indépendance, se disent parmi les derniers en Europe à bénéficier d’un permis de conduire valable à vie. De nombreux pays européens ont déjà instauré des restrictions.
Par exemple, en Italie, une visite médicale est obligatoire tous les cinq ans dès l’âge de 50 ans. Tandis qu’au Portugal, des tests d’aptitude à la conduite commencent dès 40 ans.
La prudence des seniors sur la route se dit reconnue. Mais cela n’empêche pas qu’ils peuvent représenter un risque en raison de certaines pathologies. Une étude de l’Université de Washington souligne les troubles cognitifs légers.
Ainsi que des maladies comme les troubles cardiovasculaires, les maladies neurologiques ou encore la maladie de Parkinson, peuvent rendre la conduite dangereuse. Bien que ces affections ne soient pas exclusives aux seniors, elles sont plus fréquentes chez eux.
Certains traitements médicamenteux peuvent également affecter les réflexes nécessaires pour conduire en toute sécurité. Les signes avant-coureurs d’une conduite à risque ne doivent pas se voir ignorés.
En effet, ils ont des répercussions directes sur la mortalité des seniors. « Ils représentent 27 % des décès sur la route. Bien qu’ils ne constituent que 21 % de la population », précise Anne Lavaud. Porte-parole de l’association Prévention Routière.