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Face à l’inflation croissante et à la hausse historique des factures énergétiques, l’association CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie) crie au scandale. En effet, cette dernière fait pression sur le gouvernement pour augmenter de manière importante le forfait des APL qui vise à réduire les charges locatives.
En effet, en 10 ans, son montant n’a que très peu augmenté, alors que les dépenses énergétiques se sont, elles, envolées.
Le scandale des APL
En France, les Aides Personnalisées au Logement (APL) sont, aujourd’hui, le principal dispositif redistributif de la politique de logement en France.
Ainsi, ces ces aides représentent en moyenne 219 € par mois par ménage en 2023. Et les APL s’adressent à plus de 70 % des ménages du premier quartile.
Malgré un contexte d’inflation historique, la part des APL relative au paiement des factures énergétiques n’a que très peu augmenté depuis 18 ans. Par conséquent, l’association de consommateur CLCV lance une campagne pour demander sa hausse.
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En effet, ce forfait « qui permet de soutenir les familles face à une partie de leurs factures (Eau. Électricité. Chauffage) » n’a que très peu augmenté. Alors que « les dernières années, plombées par la covid puis la crise énergétique, pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat. Les Français ont à supporter une augmentation considérable de leurs factures d’énergie », déplore la CLCV.
Et d’ajouter qu’en 18 ans, le forfait charges des APL n’a donc progressé « que de 21 %, contre 40 % pour l’inflation sur la même période », rappelle l’association.
Pour mémoire, ce forfait a beau faire l’objet d’une hausse annuelle identique à celle des APL depuis 2019, sa hausse n’est même pas indexée sur l’inflation générale… Et encore moins sur la hausse des prix de l’énergie !
« Cette désindexation s’inscrit dans une politique de réduction des dépenses de logement, notamment des APL, ayant engendré une baisse totale des dépenses d’aides au logement depuis 2017 de près de 5 milliards d’euros« , explique alors la CLCV.
200 % de hausse pour les factures d’électricité
Selon la CLCV, « la facture d’électricité, par exemple, a explosé de 200 % depuis 2006. Dont 45 % lors des deux dernières années ».
À titre d’exemple, la prise en charge de ces factures représentait, en 2013, 42 % (forfait charges à 52,93€). Et elle n’était que de 18 % en 2023 (forfait charges à 58,08€). Et ce, après déduction du bouclier tarifaire et des aides exceptionnelles.
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Par conséquent, « l’ensemble des locataires (APL) se trouvent pris à la gorge face à des factures toujours plus élevées », s’insurge-t-elle.
La CLCV évoque aussi la hausse des impayés. Dans le parc social, à titre d’exemple, en février 2024, 25 % des locataires présentaient un impayé. Alors qu’ils n’étaient que 3 % en 2020, selon les chiffres de l’Union Sociale de l’Habitat (USH).
L’association de consommateurs s’insurge donc contre « une très maigre revalorisation, totalement décorrélée de l’évolution du coût de la vie ».
La demande de la CLCV ? La hausse du forfait à 100 euros par mois et son indexation sur l’inflation. Selon l’association, cela permettrait de couvrir « au moins 30 % des charges dues. Soit un taux de solvabilisation similaire au niveau de 2017 ».
La CLCV prône donc pour une « revalorisation massive » du forfait APL, bien au-dessus de l’inflation générale.
Ainsi les foyers les plus modestes pourront alors booster leur pouvoir d’achat et surtout le pouvoir d’achat relatif au paiement des charges locatives (HLM). Ce qui leur permettrait de profiter d’une solution pérenne face à l’évolution pour le moins inquiétante des prix de l’énergie.