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Indispensable pour circuler en toute légalité, le contrôle technique est un passage obligé pour les propriétaires de véhicules en France. Cependant, les règles vont changer pour les voitures de plus de dix ans.
Contrôle technique : des obligations pour les automobilistes
Mis en place en 1992, le contrôle technique vise à garantir la sécurité routière et à limiter l’impact environnemental des voitures. Aujourd’hui, près de 24 millions de véhicules passent ce contrôle chaque année.
Le contrôle technique concerne les voitures particulières, les utilitaires légers et, depuis peu, les deux-roues motorisés de plus de 125 cm³. Il doit se voir effectué dans les six mois précédant les quatre ans du véhicule, puis tous les deux ans.
Un procès-verbal se voit ainsi délivré à l’issue de l’examen, avec ou sans obligation de contre-visite. Réalisé par un centre agréé, le contrôle technique vérifie 133 points de contrôle répartis en plusieurs catégories.
A savoir les freins, la direction, l’éclairage, la pollution, les pneus, carrosserie… Trois niveaux de défaillances sont identifiés : mineure (sans conséquence), majeure (à corriger sous deux mois) et critique (interdiction immédiate de circuler).
Le tarif moyen se veut d’environ 80 euros, mais il n’est pas réglementé, et chaque centre fixe librement ses prix. En cas de contre-visite, des frais supplémentaires s’ajoutent (environ 20 à 30 euros).
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Si le contrôle ne se voit pas réalisé dans les délais, vous vous exposez à une amende forfaitaire de 135 euros, ainsi qu’à une possible immobilisation du véhicule. Depuis 2019, une mesure antipollution renforcée impose un examen plus strict des émissions, notamment sur les véhicules diesel.
Des changements pour 2025
Et en mai 2024, le contrôle technique des motos a commencé à être déployé progressivement, ce qui suscité des débats parmi les motards. Ce dispositif, bien que contraignant, reste essentiel pour détecter les anomalies susceptibles de provoquer des accidents.
Ou bien encore de nuire à l’environnement. À noter qu’en cas de vente d’un véhicule de plus de 4 ans, un contrôle de moins de six mois est obligatoire, mais ce n’est pas tout.
La Commission européenne envisage de durcir les règles en matière de contrôle technique. En ciblant particulièrement les voitures anciennes et les camionnettes âgées de plus de dix ans.
Actuellement soumis à une inspection tous les deux ans, ces véhicules pourraient bientôt devoir passer un contrôle technique chaque année. Et ce, selon une proposition émise le jeudi 24 avril.
L’objectif affiché est clair : améliorer la sécurité routière en surveillant de plus près un parc automobile vieillissant. Mais cette éventuelle réforme suscite déjà des critiques.
D’abord parce qu’elle représenterait un coût supplémentaire pour les automobilistes, qui déboursent en moyenne 78 euros par contrôle. Ensuite parce qu’elle risque de saturer les centres agréés : la France en compte près de 6.000, qui assurent déjà quelque 19 millions de visites par an.
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Contrôle technique : une évolution pour les propriétaires d’anciens véhicules
Une telle surcharge pourrait provoquer des files d’attente interminables, sans parler des difficultés de gestion pour les professionnels du secteur. Laurent Palmier, président de Sécuritest, l’un des plus grands réseaux de contrôle en France, alerte sur l’impact considérable de cette mesure.
« Elle concernerait 60 % des véhicules que nous recevons aujourd’hui, qui ont plus de dix ans », explique-t-il. « La moyenne d’âge des voitures contrôlées en 2024 dépasse désormais les 13 ans. » Autrement dit, le vieillissement du parc automobile est une réalité que cette réforme entend encadrer.
Les véhicules utilitaires seraient également dans le viseur de cette nouvelle réglementation. Actuellement soumis à un contrôle technique bisannuel, ils doivent déjà se soumettre à un contrôle antipollution chaque année.
Pour Laurent Palmier, harmoniser ces échéances a du sens : « Ces véhicules roulent plus, changent souvent de conducteur, et subissent davantage d’usure que les voitures particulières. Autant faire un contrôle complet tous les ans. »
Reste que cette proposition doit encore franchir l’étape du Parlement européen avant de se voir adoptée. Son éventuelle application pourrait donc prendre plusieurs années.
À titre d’exemple, le contrôle technique pour les deux-roues a mis près de quatre ans à entrer en vigueur en France. Si elle se voit adoptée, cette nouvelle règle marquera un tournant majeur pour des millions d’automobilistes.
Crédit photo © DivertissonsNous