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De nombreuses personnes se demandent si leurs pièces ou leurs billets vivent leurs derniers instants. Et pour cause, Gérald Darmanin a relancé le débat de manière très directe en plaidant pour « la fin de l’argent liquide » lors de son audition devant la commission d’enquête du Sénat sur la délinquance financière.
La fin des pièces et des billets ?
Selon Gérald Darmanin, la fin de l’argent liquide représente un levier essentiel pour lutter contre le trafic de stupéfiants. Le ministre de la Justice précise même que « l’une des réponses – ce n’est pas la seule (…), c’est la diminution très forte, voire la suppression de l’argent liquide pour avoir une traçabilité », comme il l’a réaffirmé sur RTL le lendemain.
Cette position s’appuie sur un constat alarmant. Les pièces et les billets représentent la monnaie principale du trafic de drogue, qui génère chaque année entre 4 et 6 milliards d’euros, selon les chiffres avancés par Darmanin.
Pourtant, seules des sommes très modestes sont saisies : « quelques millions », confie-t-il. Pour les autorités, cette traçabilité manquante constitue une brèche dans la lutte contre la criminalité organisée.
En revanche, une suppression brutale des pièces et billets ne serait pas envisageable à court terme. Gérald Darmanin le reconnaît lui-même : « On n’en a pas les moyens politiques, ensuite, il y a une longue discussion évidemment à avoir avec les Français« .
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Avant d’ajouter aussi sur RTL : « L’argent liquide pose d’autres avantages, les avantages d’une liberté individuelle où l’État en effet ne regarde pas tout à tout moment… », comme le rapporte Capital.
Vers la réduction des espèces ?
La disparition du liquide toucherait en effet un symbole fort de liberté et d’anonymat dans les transactions. Le débat n’est pas nouveau. Dès 2018, le Comité Action Publique 2022, composé de personnalités du secteur public et privé, suggérait déjà de « réduire progressivement la circulation d’espèces vers une extinction complète ».
À leurs yeux, cette mesure permettrait de combattre la fraude, le blanchiment d’argent, le crime organisé. Et ce, tout en allégeant les coûts de production monétaires. Les petites pièces, quant à elles, semblent déjà sur la sellette.
Plusieurs pays européens, dont la Belgique, la Finlande, les Pays-Bas et l’Irlande, ont réduit leur production de pièces d’un et de deux centimes, voire cessé leur circulation. En France, selon L’Humanité, la Monnaie de Paris prévoit une réduction de 40 % de la production des pièces de un, deux et cinq centimes d’ici à 2027.
C’est une décision qui s’inscrit dans une logique économique : produire ces pièces coûte plus cher que leur valeur faciale. Une dynamique similaire est à l’œuvre aux États-Unis. D’après BFMTV, Donald Trump a décidé d’en finir avec les pièces d’un centime.
« C’est du gaspillage ! »
Sur son réseau Truth Social, il dénonçait déjà en février : « Pendant bien trop longtemps, les États-Unis ont frappé des pièces d’un cent qui nous coûtent littéralement plus de deux cents (à produire). C’est du gaspillage ! ».
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Le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), dirigé par Elon Musk, a même indiqué que chaque pièce coûtait trois fois plus que sa valeur. En France, la fabrication d’une pièce d’un centime revient à environ 1,2 centime, celle de deux centimes à 1,97.
Des chiffres qui posent la question de leur maintien. Pendant ce temps, une autre révolution monétaire se prépare. Il s’agit de l’euro numérique. Imaginée par la Banque centrale européenne (BCE), cette nouvelle monnaie aurait pour but de compléter les espèces physiques.
Elle fonctionnerait comme l’argent liquide, mais sous forme dématérialisée, utilisable en ligne ou via smartphone, tout en offrant le même niveau de sécurité.
Crédit photo © DivertissonsNous
