Retraite des professions libérales : qui a oublié de demander sa pension ?

Découvrez pourquoi de nombreux libéraux oublient de demander leur pension et comment éviter de perdre des droits à la retraite. Informez-vous dès maintenant !

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La question de la liquidation des droits à la retraite refait surface, en particulier chez les professions libérales. La principale caisse du secteur, la Cipav, vient d’alerter ses affiliés. Plusieurs milliers d’entre eux ne perçoivent aucune pension simplement parce qu’ils n’ont jamais effectué cette démarche essentielle. Les conséquences financières peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros perdus chaque année.

Pourquoi certains libéraux oublient-ils de demander leur pension ?

Beaucoup ignorent que la retraite n’est pas attribuée automatiquement dès l’âge légal atteint. Chez les professionnels libéraux, c’est à chacun d’engager cette procédure. Ce manque d’information administrative, ajouté à un quotidien souvent très chargé, explique une partie de ces oublis fréquents autour de la demande de pension.

Selon des études menées par différentes caisses, plusieurs facteurs entrent en jeu. Les changements successifs dans les régimes de retraite, la diversité des parcours professionnels ou encore des déménagements non signalés compliquent la situation des cotisants. Un changement de statut – passage du salariat au libéral ou inversement – ajoute également à la confusion concernant leurs droits à la retraite.

La campagne de sensibilisation lancée par la Cipav

Face à la multiplication de ces situations, la Cipav a lancé depuis mai 2025 une opération de communication ciblée. L’objectif est d’informer et d’accompagner ceux qui atteignent l’âge de liquider leur pension sans avoir adressé de demande officielle. Des milliers de courriers personnalisés ont ainsi été envoyés aux personnes identifiées comme potentiellement concernées.

Le but principal est d’éviter que des droits à la retraite restent inexploités pendant plusieurs années. Cela permet aux retraités de percevoir intégralement ce qui leur revient, sans interruption ni retard. La Cipav s’engage aussi à faciliter les démarches grâce à des outils en ligne simplifiés et un accompagnement téléphonique renforcé.

À qui s’adresse précisément la campagne ?

La Cipav cible avant tout les professionnels libéraux n’ayant accompli aucune démarche de liquidation alors qu’ils remplissent toutes les conditions requises. Sont concernés aussi bien des architectes, consultants, ingénieurs que coachs ayant cessé leur activité ou franchi l’âge de départ sans enclencher le processus administratif.

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Dans de nombreux cas, ces bénéficiaires sont sortis du circuit professionnel et n’ont pas toujours conscience d’avoir accumulé suffisamment de droits auprès de diverses caisses, la pluriactivité étant fréquente dans le secteur libéral.

Quelles sommes risquent d’être perdues si la démarche n’est pas engagée ?

Les montants non réclamés varient selon la durée d’activité et le niveau des revenus antérieurs. Pour certains anciens indépendants, cela représente quelques centaines d’euros mensuels ; pour d’autres, le manque à gagner peut atteindre plusieurs milliers d’euros chaque année en pension de retraite.

Au fil des années, la perte devient conséquente. En effet, la régularisation ne concerne généralement que cinq ans de rétroactivité maximum. Passé ce délai, les sommes restantes deviennent inaccessibles, aggravant le préjudice subi.

Comment éviter d’oublier de demander sa retraite ?

L’anticipation reste la meilleure solution. Préparer son dossier au moins six mois avant la date de départ prévue facilite grandement le traitement administratif. Les caisses proposent désormais un calendrier précis et multiplient les rappels pour limiter les oublis lors de la demande de retraite de base.

Il est essentiel de conserver tous les documents liés à sa carrière et de vérifier régulièrement les informations détenues par chaque organisme de retraite. Ainsi, toute erreur ou omission ancienne peut être corrigée proactivement, garantissant un calcul exact lors de la liquidation de la pension.

  • Créer un espace personnel sur le site officiel de sa caisse de retraite
  • Procéder à une simulation du montant estimé des droits acquis
  • Vérifier ses relevés de situation professionnelle annuels
  • Prendre contact avec un conseiller spécialisé dès 60 ans, voire avant
  • Envoyer son dossier de demande au moins six mois à l’avance
  • Actualiser régulièrement ses coordonnées : adresse postale et mail

Quels recours pour rattraper un oubli ?

Même après avoir dépassé l’âge légal de départ, il est possible de réclamer sa pension rétroactivement. En règle générale, la loi fixe une limite de cinq ans. Tous les versements antérieurs à ce délai restent irrécupérables, sauf exceptions particulières étudiées par la caisse d’assurance retraite.

Chaque dossier doit être constitué avec soin, car l’absence de justificatifs récents ralentit la procédure. Certains affiliés obtiennent rapidement réparation, mais d’autres se heurtent à des formalités administratives longues, surtout quand un cumul avec différents régimes complique l’analyse.

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Des outils pour suivre sa situation personnelle

Aujourd’hui, plusieurs services numériques facilitent la gestion des carrières multisectorielles. L’espace personnel proposé par les caisses de retraite permet d’accéder à ses données, simuler divers scénarios de fin de carrière et lancer une alerte si un élément manque à l’historique.

En cas de divergence entre l’historique individuel et celui reconnu par la caisse, il est conseillé de présenter rapidement les pièces justificatives manquantes : bulletins de salaire, attestations d’exercice ou déclarations fiscales.

L’enjeu collectif pour les organismes de retraite

Un nombre significatif de pensions non versées déstabilise la bonne gestion financière et statistique des organismes. Le suivi précis des assurés devient donc une priorité. Les caisses intensifient leurs efforts pour garantir l’information et éviter qu’une part importante du public ne passe à côté de ses droits à la retraite.

Chaque année, des campagnes similaires à celle menée par la Cipav contribuent à réduire progressivement les omissions. Toutefois, le réflexe de vérification régulière n’est pas encore totalement adopté par toutes les générations concernées.

Crédit photo © DivertissonsNous

Sources

  • https://www.capital.fr/votre-retraite/retraite-des-milliers-de-liberaux-ont-oublie-de-demander-leur-pension-et-vous-1515028

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