Arnaque au faux conseiller bancaire : plus de 1 million de Français déjà touchés par cette fraude

Plus d'un million de Français ont été victime de cette arnaque au faux conseiller bancaire. La vigilance est donc de mise.

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À l’ère du numérique, le rôle du conseiller bancaire en France connaît une transformation profonde. D’ailleurs, récemment, des millions de Français se sont faits arnaquer par un usurpateur.

Conseiller bancaire : un rôle clé en France

Longtemps perçu comme un simple gestionnaire de comptes, le conseiller bancaire devient aujourd’hui un accompagnateur à forte valeur ajoutée. Il se voit ainsi confronté à une clientèle plus autonome, informée et connectée.

Avec la montée en puissance des applications mobiles, des services en ligne et de l’intelligence artificielle, les tâches les plus courantes — virements, consultations de soldes, ouverture de comptes — sont désormais automatisées. Et accessibles 24h/24.

Ce changement redéfinit ainsi la place du conseiller, recentrant son action sur le conseil personnalisé et l’expertise. Plutôt que de répondre à des besoins basiques, le conseiller doit désormais se concentrer sur des missions complexes.

Montage de projets immobiliers, optimisation fiscale, accompagnement patrimonial ou encore conseils en investissement. Son rôle devient plus stratégique, orienté vers la relation humaine et la confiance.

Dans un monde où l’instantanéité et la dématérialisation dominent. Il n’est plus seulement un exécutant, mais un interlocuteur clé capable d’apporter des solutions sur mesure dans un environnement bancaire parfois perçu comme impersonnel.

Pour s’adapter, le conseiller doit développer de nouvelles compétences. La maîtrise des outils digitaux est devenue indispensable : visio-conférences, gestion de portefeuilles en ligne, CRM intelligents, analyse de données clients…

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La digitalisation n’a pas que des inconvénients

Cette évolution s’inscrit dans une volonté des banques de renforcer leur proximité tout en gagnant en efficacité. La digitalisation ne signe pas la fin du conseiller bancaire, bien au contraire.

Elle valorise son rôle en le libérant des tâches chronophages pour se recentrer sur l’humain et l’expertise. Dans un contexte de défiance vis-à-vis des institutions financières, ce retour à une relation de confiance personnalisée est plus que jamais stratégique.

Cependant, une récente enquête édifiante a remis en cause les dangers d’Internet. Le journaliste Thibaut Martinez-Delcayrou a été victime d’un faux conseiller.

Fin décembre 2023, alors qu’il couvre un événement sportif, il reçoit un appel d’un individu se présentant comme un conseiller de la Caisse d’Épargne. Au bout du fil, l’interlocuteur l’alerte sur des mouvements suspects sur son compte.

Mais ce qui surprend surtout, c’est le niveau de détail : numéro de carte bancaire, solde, informations personnelles… Autant de données sensibles que seul un véritable agent bancaire est censé connaître.

Trompé par la précision des informations fournies, Martinez-Delcayrou, comme de nombreux clients avant lui, finit par valider des opérations frauduleuses. Son compte est vidé en quelques minutes.

Une arnaque au faux conseiller bancaire qui gagne du terrain

Une mésaventure qui le pousse à enquêter sur ce phénomène de plus en plus répandu. Les résultats de son travail ont été relayés par BFMTV.

Son enquête donne naissance à l’ouvrage « Les Caméléons », dans lequel il dévoile les rouages de réseaux d’escrocs bien organisés opérant depuis la France. Leur méthode ? Acheter sur le dark web, pour quelques dizaines d’euros.

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Des fichiers contenant des informations bancaires complètes. Munis de ces données, ils passent à l’action : usurpation de numéros d’agences grâce à des applis mobiles légales, utilisation de cartes SIM anonymes, et appels parfaitement rodés.

Ces derniers lui laissent peu de place au doute. Selon les informations recueillies, certains escrocs peuvent empocher jusqu’à 200 000 euros par semaine.

Un business lucratif qui prospère dans une ambiance d’impunité, avec une mise en scène tapageuse de leurs profits sur les réseaux sociaux. Ce train de vie ostentatoire a fini par attirer l’attention de la Brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP).

L’enquête de Martinez-Delcayrou révèle une tendance lourde. La professionnalisation croissante de ces groupes criminels, qui commencent à tirer parti des outils d’intelligence artificielle.

Voix de synthèse, SMS personnalisés, interfaces trompeuses : les arnaques deviennent de plus en plus réalistes et difficiles à déjouer. Pour le journaliste, l’alerte est claire : « La question n’est plus de savoir si vous serez escroqué, mais quand ».

Face à cette menace, les banques multiplient les messages de prévention. Ne jamais céder à la pression, vérifier systématiquement l’identité des appelants et ne jamais communiquer ses codes de sécurité, même à un prétendu conseiller.

Crédit photo © DivertissonsNous


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