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Les arnaques au paiement sans contact suscitent de plus en plus d’inquiétudes. Avec la généralisation des cartes NFC et des paiements par smartphone, ces fraudes exploitent une technologie conçue pour la rapidité… mais parfois au détriment de la sécurité.
Les arnaques au paiement sans contact se multiplient
Le paiement sans contact repose sur la technologie NFC (Near Field Communication). Ce dernier permet de régler un achat simplement en approchant sa carte ou son téléphone du terminal de paiement.
Si la carte n’a pas besoin d’être insérée ni d’un code PIN pour les petits montants (en général jusqu’à 50 €), cela ouvre une brèche que certains escrocs tentent d’exploiter. L’arnaque la plus redoutée ? Des lecteurs portables détournés.
Un fraudeur peut approcher discrètement un terminal configuré pour encaisser des paiements. Il lui suffit d’être à moins de 4 cm de votre poche ou sac pour déclencher un débit sans que vous ne vous en rendiez compte.
Le montant prélevé se voit souvent faible (10 à 30 €), pour ne pas alerter immédiatement la victime. Outre les lecteurs pirates, certaines escroqueries utilisent des faux sites ou QR codes incitant l’utilisateur à enregistrer sa carte pour un faux paiement sans contact.
Une fois les données récupérées, les fraudeurs peuvent cloner ou utiliser la carte sur des plateformes de paiement compatibles avec le sans contact. Fort heureusement, ces arnaques restent limitées… si l’on prend quelques précautions simples.
En effet, vous pouvez utiliser un étui anti-NFC ou un portefeuille blindé qui bloque les ondes : très efficace contre les terminaux pirates. Vous avez aussi la possibilité de désactiver le sans contact sur votre carte : c’est possible auprès de la plupart des banques.
Des méthodes pour s’en prémunir
Vérifiez régulièrement vos relevés bancaires pour repérer tout paiement suspect. Privilégier les paiements mobiles (Apple Pay, Google Pay…), car ces systèmes utilisent des jetons cryptés uniques à chaque transaction, bien plus sécurisés que les cartes NFC classiques. Mais les escrocs ont adapté leur arnaque.
Si vous repérez un débit sans contact que vous ne reconnaissez pas, contestez-le immédiatement auprès de votre banque. En France, la loi vous protège : vous pouvez être remboursé, sauf en cas de négligence avérée.
Il est également recommandé de faire opposition sur la carte et, si nécessaire, porter plainte pour appuyer la démarche. Récemment, une affaire a d’ailleurs défrayé la chronique.
Pendant huit mois, un jeune homme d’une vingtaine d’années a réussi à dérober plus de 4000 euros à des clients d’un hôtel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Et ce, sans éveiller les soupçons.
Employé de l’établissement, il profitait des absences des clients pour subtiliser discrètement leurs cartes bancaires. Il réalisait ensuite de multiples paiements sans contact via un terminal de paiement mobile qu’il avait lui-même acquis.
Arnaque au paiement sans contact : il arnaque plusieurs clients d’un hôtel
D’après un reportage diffusé par TF1 le 9 mai, l’escroc a procédé à pas moins de 120 transactions en tapotant l’écran de l’appareil. Interrogé par la chaîne devant l’hôtel concerné, un client s’inquiète.
« Je vais faire attention quand je vais revenir dans ma chambre. Je vais bien tout fermer à clé ». Pour se procurer un terminal, il est normalement nécessaire de déclarer une activité commerciale.
Mais l’individu avait préparé son coup et son arnaque, allant jusqu’à usurper l’identité d’une entreprise existante. Or, la commande de ce type d’appareil reste accessible à tous et s’effectue en quelques clics seulement.
À noter que les paiements sans contact, bien que pratiques, exposent à des risques accrus de fraude. Pour se protéger de cette arnaque, il se veut ainsi recommandé d’utiliser des porte-cartes ou portefeuilles anti-RFID. Capables de bloquer les ondes utilisées pour ce type de transaction.
En cas de débit frauduleux, les victimes doivent agir rapidement. « Il faut immédiatement contacter sa banque, contester par écrit les paiements litigieux et ne pas se contenter d’un appel téléphonique. Pour espérer être remboursé », rappelle maître Emma Leoty, avocate au barreau de Paris, toujours au micro de TF1.
Crédit photo © DivertissonsNous