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Pourquoi l’oya remet de l’eau là où il faut
Le matin est déjà brûlant. Les feuilles cherchent l’ombre. L’oya, ou olla, diffuse l’eau par capillarité. Les racines boivent à leur rythme.
Le principe est simple. Un pot en terre cuite non émaillée laisse suinter l’eau. Le sol reste humide en profondeur. Le gaspillage chute.
On parle d’arrosage économe et ciblé. Moins d’évaporation. Moins de stress hydrique. Des plantes plus régulières dans leur croissance.
“Depuis que j’ai enterré un oya fait avec un vieux pot, mes tomates tiennent le coup même quand la chaleur tape.”
Le remplissage se fait tous les trois à sept jours selon la taille du pot. L’eau arrive directement aux racines. Les feuilles restent sèches, donc moins de maladies foliaires. Même en week-end prolongé, le jardin respire.
Le matériel, sans passer par l’achat
Fouillez le garage ou la cave. Un pot en terre cuite poreux suffit, plus une soucoupe pour le couvercle. Pour le joint, utilisez un bouchon de liège, de la cire de bougie, de la pâte à modeler, un peu d’argile ou du ruban de plomberie.
Gardez à portée un couteau, du ruban adhésif, un bol d’eau et un chiffon. Testez la porosité : mouillez la paroi, elle fonce vite si le pot est bon. Écartez tout pot émaillé. Il ne laisse pas passer l’eau.
La taille dépend des besoins. Comptez 0,5 à 1 litre pour les salades en bac. De 1,5 à 3 litres pour tomates, poivrons et courgettes au potager. Placez l’oya à 15 à 20 cm du pied, à mi-distance si vous arrosez un massif.
“Il m’a suffi d’un pot, d’une soucoupe et d’un peu de cire : pas un centime dépensé, et l’arrosage est devenu serein.”
Fabriquer un oya pas à pas
Étape 1 : boucher le trou du fond. Taillez un bouchon de liège en cône et enfoncez-le serré. Étalez autour un peu de cire fondue ou d’argile pour parfaire l’étanchéité. Remplissez d’eau et vérifiez : pas de goutte sous le pot.
Étape 2 : créer un couvercle. Posez la soucoupe sur l’ouverture. Faites un fin joint avec de la pâte à modeler, de la cire ou de la terre grasse. Ajoutez une petite pierre sur la soucoupe : elle limite l’évaporation et bloque les moustiques.
Variante deux pots. Prenez deux pots jumeaux, non émaillés. Bouchez le trou de l’un, puis assemblez-les tête-bêche avec un joint d’argile sableuse. Laissez le trou du haut pour le remplissage et couvrez-le d’un galet plat.
Étape 3 : test de suintement. Remplissez et observez la paroi : elle fonce et reste mate. Vous ne devez pas voir de gouttes qui perlent. Si ça coule, refaites le joint.
Mise en terre et premiers réglages
Creusez un trou au cœur du massif. Enterrez l’oya aux deux tiers, bord à fleur de sol pour un remplissage facile. Tassez la terre autour. Humidifiez le sol avant de remplir.
Versez l’eau doucement jusqu’en haut. Posez la soucoupe et une pierre. Paillez autour avec des feuilles, de la tonte sèche ou du BRF. Notez la date de mise en route pour suivre la consommation.
Arroser, économiser, observer
Ajustez la fréquence selon la météo et la taille du pot. Au printemps, un oya de 2 litres se remplit tous les 3 à 4 jours. En canicule, comptez 1 à 2 jours si le sol est léger. Avec paillage et ombre passagère, vous gagnez du temps d’arrosage.
Surveillez les signes. Feuilles qui tombent en fin de journée ? Vérifiez l’humidité à 5 cm de profondeur. Ajoutez un oya si la zone reste sèche. Un oya de 3 litres suffit souvent pour une tomate adulte, un 1,5 litre pour plusieurs salades.
Pensez entretien. Détartrez la paroi avec un peu de vinaigre et une brosse douce. Rincez bien. En hiver, videz et rentrez l’oya si le gel menace. Contrôlez le joint une fois par mois.
Cas pratiques. En bac de balcon, un mini-oya de 0,5 litre calme la soif des aromatiques. En sol argileux, espaciez plus les recharges. En sol sableux, ajoutez du paillage épais et des apports d’humus pour garder l’eau autour du pot.
Crédit photo © DivertissonsNous