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Une récente étude exploratoire des rivières, des lacs et des eaux souterraines que les membres du Pesticide Action Network (PAN) Europe ont menée a montré des niveaux alarmants de contamination par le produit chimique TFA (acide trifluoroacétique) dans tous les échantillons analysés à travers l’Europe. Dans l’étude, l’eau potable (eau du robinet et eau en bouteille) a fait l’objet d’analyses pour détecter la présence de TFA.
Un polluant éternel dans l’eau du robinet
Le réseau européen d’action sur les pesticides (PAN) a publié, ce mercredi 10 juin, les résultats d’une nouvelle étude.
Cette étude met alors en évidence l’ampleur de la contamination de l’eau du robinet ainsi que de l’eau en bouteille, à un produit chimique persistant. Il s’agit de l’acide trifluoroacétique (TFA).
Selon le Pesticide Action Network (PAN) l’eau du robinet et celle en bouteille sont donc majoritairement contaminées au TFA.
Ce produit chimique est une molécule qui partie de la famille des PFAS, les polluants éternels. Les pesticides PFAS sont considérés comme la principale cause de contamination de l’eau par les TFA dans les zones rurales. Suivent alors les réfrigérants, le traitement des eaux usées et la pollution industrielle.
L’ONG européenne PAN Europe a donc publié son verdict. Et à noter qu’elle avait déjà constaté la contamination des rivières européennes.
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On a donc retrouvé ces importants taux de TFA (acide trifluoroacétique) dans l’eau du robinet et l’eau en bouteille de 11 pays européens. Comme la France, l’Allemagne, la Belgique ou l’Espagne.
Ces dernières semaines, les associations de protection de l’environnement, telles que PAN Europe et Générations Futures en France, ont épinglé une contamination massive des eaux européennes par le TFA.
Une trentaine d’échantillons d’eau ont été analysés dans des cours d’eau tels que la Seine. L’Oise. La Somme en France. L’Elbe en Allemagne, et la Mehaigne en Belgique. Et les résultats sont préoccupants !
La présence de TFA a été détectée dans tous les échantillons… Avec des concentrations allant de 370 nanogrammes par litre (ng/l) à 3.300 ng/l.
Résultats de test
Les analyses ont détecté le TFA dans 34 des 36 échantillons d’eau du robinet européens (94 %) provenant de onze pays de l’UE. Mais aussi dans 12 des 19 eaux minérales et de source en bouteille (63 %).
Les valeurs de TFA dans l’eau du robinet variaient alors de « indétectable » (en dessous de la limite de détection de 20 nanogrammes/litre (ng/L1)) à 4 100 ng/L. Avec une moyenne de 740 ng/L.
Les valeurs de TFA dans les eaux minérales et de source vont de « indétectables » (en dessous de la limite de détection de 20 ng/L) à 3 200 ng/L. Avec une moyenne de 278 ng/L.
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L’analyse de 24 PFAS supplémentaires dans 4 échantillons mélangés confirme qu’au-delà des points chauds de contamination, le TFA est la contamination dominante (> 98 %) par PFAS dans l’eau.
L’eau du robinet à Paris : une concentration alarmante
A Paris, l’eau du robinet analysée contenait 2100 ng/l. A Metz, la concentration était de 500 ng/L. Toutefois, des produits chimiques persistants s’accumulent dans l’eau. La région parisienne serait donc l’une des zones que cette contamination massive a le plus touchées.
En Europe, seul un échantillon autrichien enregistre une valeur nettement plus importante dans un prélèvement d’eau robinet. Il est ainsi à 4100 ng/L.
Quel est l’impact sur la santé ?
L’inquiétude sévit de plus en plus même si les études sur la toxicité du TFA sont encore dans le flou.
Jacob Boer, toxicologue, souligne alors que : « Nous ne savons pas encore si le TFA a un effet toxique sur notre système immunitaire. Si c’est le cas, nous avons un sérieux problème. »
Une étude a même révélé des malformations oculaires chez des lapins exposés au TFA, bien que les effets sur l’homme restent à confirmer.
Face à ce constat, le réseau PAN Europe ainsi que Générations Futures, membre de l’organisation, demandent « l’interdiction immédiate des PFAS ». Mais aussi « l’établissement d’une limite d’eau potable sûre pour le TFA au niveau de l’UE ».