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- Le cadre légal : quelle loi s’applique en matière de succession ?
- Rédaction du testament en France versus à l’étranger : quelles conséquences fiscales ?
- Différences de taxation selon la situation des héritiers
- Respect des formes testamentaires et reconnaissance transfrontalière
- Points de vigilance pour les résidents et les expatriés
- Sources
Le choix du lieu de rédaction du testament suscite de nombreuses interrogations chez les Français, notamment ceux qui vivent à l’étranger ou envisagent une mobilité internationale. Au-delà des aspects purement juridiques, la question demeure : le fait d’établir son testament hors de France modifie-t-il réellement la fiscalité de la succession ? Expatriés, retraités et familles réparties entre plusieurs pays s’interrogent sur le véritable poids de cette décision dans la gestion de leur héritage.
Le cadre légal : quelle loi s’applique en matière de succession ?
En France, la transmission patrimoniale est strictement encadrée dès lors qu’un citoyen possède des biens ou des héritiers dans l’Hexagone. Toutefois, lorsqu’une personne détient des intérêts dans différents pays ou réside à l’étranger, la question de la loi applicable à la succession prend rapidement de l’importance. La présence de conventions bilatérales ou internationales peut également influencer les règles retenues pour le partage des biens.
En règle générale, c’est le principe du dernier domicile habituel du défunt qui prévaut. Autrement dit, la loi du pays où la personne vivait principalement au moment de son décès détermine la plupart des modalités successorales, sauf dispositions spécifiques prévues par certains règlements européens ou protocoles internationaux.
- Loi du dernier domicile habituel du défunt
- Exigence éventuelle de conformité aux formes locales
- Protection des héritiers réservataires selon le droit français
- Effet immédiat sur le partage des biens, mais non systématique sur la fiscalité
Rédaction du testament en France versus à l’étranger : quelles conséquences fiscales ?
De nombreux mythes circulent concernant le lieu de rédaction du testament, notamment l’idée qu’une signature à l’étranger pourrait offrir une fiscalité plus avantageuse. En réalité, ce n’est pas tant le lieu du testament qui importe, mais bien la résidence fiscale du défunt, celle des héritiers, ainsi que l’emplacement des biens concernés par la succession.
Si la localisation du domicile fiscal reste déterminante, il convient aussi d’être attentif à l’influence que peut avoir le pays où le testament est rédigé sur la fiscalité applicable. Pour approfondir cet aspect précis, consulter l’impact du lieu de rédaction du testament sur la fiscalité de la succession permet d’appréhender en détail les règles mises en œuvre.
Qu’en est-il pour les biens situés hors de France ?
La question de la fiscalité des biens à l’étranger préoccupe particulièrement les propriétaires immobiliers et investisseurs internationaux. Un immeuble localisé hors de France ne sera pas automatiquement exclu des droits de succession. Si le défunt avait sa résidence fiscale en France au moment du décès, l’ensemble de son patrimoine mondial tombe sous le coup de la fiscalité française.
À l’inverse, si ni le défunt ni ses héritiers n’ont de lien fiscal avec la France – hors convention particulière –, seuls les biens situés en France seront soumis à imposition. Cette situation implique parfois une coordination complexe entre plusieurs administrations nationales pour éviter toute double imposition.
Testament étranger : validité et acceptation en France
Un testament rédigé devant un notaire étranger, dès lors qu’il respecte la forme exigée dans le pays concerné, reste valable en France sous réserve de certaines formalités. Il doit pouvoir être traduit, enregistré et authentifié conformément aux procédures reconnues par les notaires français pour garantir sa validité.
À voirAllocation veuvage en 2025 : à combien s’élève l’aide du conjoint survivant ?Toutefois, la présence d’un document testamentaire étranger ne permet pas d’échapper aux principes fiscaux français. Seules des conventions internationales spécifiques conclues entre la France et certains pays (comme le Portugal ou la Suisse) peuvent prévoir une fiscalité adaptée ou accorder un crédit d’impôt sur les droits déjà payés à l’étranger.
Différences de taxation selon la situation des héritiers
Le statut fiscal des héritiers influence aussi fortement la fiscalité appliquée à la succession. Lorsqu’ils résident en France au jour du décès et durant une période significative auparavant, l’ensemble des successions reçues — y compris depuis l’étranger — sont intégrées à leurs obligations fiscales françaises.
Il existe cependant des solutions pour optimiser la transmission de son patrimoine tout en limitant le montant des prélèvements obligatoires. Certaines stratégies permettent, par exemple, de recevoir une somme conséquente sans générer de droits à payer. Découvrez comment bénéficier d’un don de 300 000 euros exonéré d’impôts dans le cadre d’une succession.
- Héritiers domiciliés en France : fiscalité mondiale sur l’ensemble des biens transmis
- Héritiers non-résidents : imposition limitée aux avoirs situés en France
- Modulation possible via conventions internationales
Respect des formes testamentaires et reconnaissance transfrontalière
Sur le plan formel, la rédaction d’un testament à l’étranger impose de respecter les exigences du pays de rédaction, sous peine d’invalidité partielle ou totale lors de l’ouverture de la succession. Les notaires recommandent d’utiliser des formulations universelles et de procéder à un enregistrement officiel pour garantir la force juridique du document en France comme à l’étranger.
La reconnaissance transfrontalière des testaments repose souvent sur la Convention de La Haye du 5 octobre 1961. Celle-ci admet divers types de testaments, dès lors qu’ils respectent une modalité valable dans l’un des États signataires. Cela facilite la circulation des documents successoraux sans modifier pour autant la base fiscale applicable en France.
Points de vigilance pour les résidents et les expatriés
Une succession impliquant plusieurs pays nécessite une préparation rigoureuse. Plusieurs vérifications demeurent essentielles pour éviter toute mauvaise surprise :
- Vérifier la compatibilité des régimes juridiques et fiscaux entre pays de résidence et de nationalité
- Prévoir une traduction certifiée des actes en cas de besoin
- Évaluer l’emplacement des biens immobiliers ou financiers dans chaque juridiction
- S’assurer que la rédaction du testament respecte la réserve héréditaire et les droits protégés par la loi française
Pour les familles internationales ou les propriétaires expatriés, il est vivement conseillé de consulter des professionnels spécialisés en droit international privé. Chaque situation familiale, patrimoniale et géographique doit faire l’objet d’une analyse personnalisée afin de garantir que les volontés exprimées soient pleinement respectées et que la fiscalité de la succession ne vienne pas bouleverser les projets de transmission.
Crédit photo © DivertissonsNous
Sources
- https://www.capital.fr/votre-argent/succession-rediger-son-testament-en-france-ou-a-letranger-change-t-il-la-fiscalite-1515624