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Quand il s’agit de prendre le volant, les automobilistes français semblent bien rapides à pointer les torts… des autres. Une étude menée par Ipsos pour la Fondation Vinci met en lumière ce que beaucoup soupçonnaient déjà. Sur la route, les Français sont parmi les champions européens de la mauvaise foi.
La mauvaise foi des automobilistes prouvée
Ce baromètre s’intéresse au comportement des automobilistes dans onze pays d’Europe. Il a alors dressé un portrait peu flatteur des Français au volant. L’enquête a vu le jour auprès de plus de 12 000 conducteurs réguliers, dont près de 2 500 en France.
La majorité se considère comme irréprochable derrière le volant. En revanche, ils n’hésitent pas à critiquer les autres usagers. Les données sont révélatrices. Une large majorité d’Européens interrogés se qualifie de « vigilante » (75 %), « calme » (59 %) et même « courtoise » (30 %).
En revanche, quand il s’agit d’évaluer les autres automobilistes, le jugement se durcit nettement. Les autres restent décrits comme « irresponsables » (42 %), « stressés » (35 %), « agressifs » (30 %) et « dangereux » (28 %).
Et les Français se distinguent particulièrement par leur sévérité. En France, la méfiance envers les autres atteint des sommets. Pas moins de 87 % des automobilistes français estiment que les autres sont de mauvais conducteurs.
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Autrement dit, pour eux, la route représente un terrain miné peuplé d’individus dangereux, souvent inconscients ou distraits. Les causes de cette perception peuvent se montrer multiples. En revanche, certaines pratiques restent clairement pointées du doigt.
La France sur le podium des insultes
L’excès de vitesse arrive en tête des comportements jugés dangereux, cité par la moitié des Français. L’usage du téléphone portable en conduisant fait l’objet de nombreuses critiques (42 %), tout comme la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants (31 %) et la somnolence (18 %).
Une minorité d’automobilistes français reconnaissent un comportement parfois individualiste au volant. 14 % admettent que sur la route, chacun pense avant tout à soi. Tandis qu’un même pourcentage avoue ne plus vraiment se comporter comme la même personne une fois installé derrière le volant.
Une sorte de métamorphose qui en dit long sur la manière dont le stress et les émotions peuvent modifier les attitudes. Côté incivilités, là encore, les automobilistes français tiennent leur rang. Ils figurent parmi les conducteurs les plus enclins à injurier les autres sur la route.
S’il fallait établir un classement européen des insultes en voiture, la France se hisserait sur le podium, juste derrière les Grecs, eux aussi particulièrement véhéments. En Espagne, les automobilistes préfèrent manifester leur agacement en klaxonnant sans retenue.
Les conducteurs français accusent toujours les autres
Et aux Pays-Bas, la spécialité reste le dépassement par la droite sur l’autoroute. C’est une autre manière d’exprimer un certain mépris des règles. Ce qui ressort de cette étude, c’est un décalage flagrant entre la perception de soi et celle des autres.
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Chacun semble croire qu’il incarne l’exemple parfait du bon automobiliste. Ils attribuent alors les torts toujours aux autres. Ce phénomène n’est pas nouveau, mais sa généralisation reste assez frappante.
En effet, cela montre à quel point la route représente un lieu où l’ego, le stress et la peur de l’autre prennent parfois le dessus sur la raison et la solidarité. Pour améliorer la sécurité routière, il ne suffit pas de pointer du doigt les comportements à risque.
Il faut aussi accepter de se remettre en question. Et ce, même si cela peut paraître assez difficile pour de nombreux automobilistes.
Crédit photo © DivertissonsNous