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Le Livret A représente le produit d’épargne préféré des Français depuis des décennies. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’apprête à connaître un tournant qui ne passera pas inaperçu.
Une chute vertigineuse du taux du placement
En août prochain, le taux de rémunération du Livret A devrait subir une baisse significative. Cela va marquer un retour à des niveaux historiquement bas. Une perspective qui n’échappe pas aux épargnants, déjà nombreux à revoir leur stratégie financière face à une rentabilité en berne.
Depuis février, le taux du Livret A s’élève encore à 2,4 %, un rendement déjà inférieur à son précédent niveau de 3 % maintenu pendant un an et demi. Mais cette stabilité relative ne durera pas.
Selon les calculs fondés sur les critères de révision réglementaire, une baisse quasi certaine s’annonce pour le 1er août 2025. La formule de calcul du taux prend en compte pour moitié la moyenne de l’inflation annuelle hors tabac observée entre janvier et juin.
Et pour l’autre moitié, la moyenne des taux interbancaires. Le résultat livre en effet un verdict sans appel. La baisse de l’inflation constitue le principal facteur explicatif. Alors qu’elle atteignait encore 1,6 % en janvier, elle s’est repliée à seulement 0,7 % en mai, après un passage à 0,8 % en avril.
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Cette baisse, combinée à des taux interbancaires estimés à 2,46 %, place le futur taux du Livret A aux alentours de 1,70 %. Un niveau qui ramènerait les rendements à ce qu’ils étaient avant la flambée des prix consécutive à la crise énergétique provoquée par l’invasion de l’Ukraine.
« Et 4 détenteurs sur 10 assurent qu’ils abandonneront le Livret A »
Face à cette perspective, les détenteurs du Livret A ne restent pas inactifs. De nombreux épargnants ont d’ores et déjà commencé à retirer une partie de leur épargne pour la rediriger vers d’autres placements. C’est en particulier le cas de l’assurance-vie.
Ce placement offre actuellement des rendements plus attractifs. Le simple fait de remplir son Livret A au plafond, soit 22 950 euros, rapportait jusqu’ici près de 551 euros par an. Avec un taux à 1,7 %, cette somme tomberait à environ 390 euros.
Il s’agit d’une perte de plus de 160 euros de gains annuels. La défiance envers ce produit d’épargne semble s’accentuer. D’après un récent rapport parlementaire, « une poursuite de la baisse du taux du Livret A pourrait conduire 6 Français sur 10 à ne plus l’alimenter ou à le fermer ».
« Et 4 détenteurs sur 10 assurent qu’ils abandonneront le Livret A si le rendement baisse à 1,75 % ». Le rapport en question, qui porte sur la rémunération de l’épargne populaire, formule également des recommandations pour tenter d’enrayer cette baisse.
Il propose de fusionner le Livret A avec le Livret d’épargne populaire (LEP). Ce dernier offre un rendement bien supérieur (4,1 % actuellement). En revanche, il est juste réservé aux ménages modestes.
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Une fusion à prévoir ?
Une fusion pourrait permettre de maintenir une certaine attractivité tout en renforçant la protection du pouvoir d’achat de certains Français. En revanche, c’est une solution qui ne règle clairement pas tout.
Si le Livret A reste une solution d’épargne sans risque et exonérée d’impôt, sa rémunération perd de plus en plus en compétitivité. C’est notamment le cas face aux placements dynamiques ou aux livrets alternatifs proposés par les banques.
Les mois à venir vont donc se montrer décisifs. L’annonce officielle du nouveau taux en juillet risque de confirmer ce que les simulations anticipent déjà. En attendant, de nombreux Français prennent les devants.
Ils cherchent désormais à optimiser leur épargne pour ne pas subir de plein fouet cette chute vertigineuse. Le Livret A, longtemps pilier de l’épargne de précaution, risque de perdre son statut privilégié dans les portefeuilles des particuliers.
Crédit photo © DivertissonsNous
