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Les petits pots d’épices qui trônent dans nos cuisines n’ont pas fini de surprendre. S’ils donnent du goût et de la couleur à nos plats, leur contenu réel pourrait bien vous couper l’appétit.
Une enquête inquiétante sur les épices
Une enquête récente menée par 60 Millions de consommateurs a levé le voile sur ce que contiennent réellement les herbes aromatiques et les épices vendues en supermarché. Le constat est sans appel. Ce que nous croyons acheter à prix d’or n’est pas toujours aussi pur que l’étiquette le laisse entendre.
L’engouement des Français pour les épices ne faiblit pas. Troisième plus gros consommateur d’Europe, l’Hexagone a vu sa consommation de ces produits augmenter de 30 % en dix ans. Pourtant, malgré leur popularité et leur prix souvent élevé, leur composition laisse perplexe.
Le magazine de défense des consommateurs a analysé plusieurs références disponibles dans le commerce, et les résultats sont pour le moins déconcertants. Dans les échantillons étudiés, il y a de nombreux indésirables.
En effet, les enquêteurs ont retrouvé des poils de rongeurs, des plumes d’oiseaux, des fragments d’insectes, des morceaux de plastique, des résidus métalliques, des pierres et même des traces de moisissures.
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Ces éléments, présents à l’état de fragments, sont loin d’être anecdotiques. Un pot de 50 grammes de cannelle peut contenir jusqu’à 570 fragments d’insectes. Si ces « impuretés » ne représentent pas un danger sanitaire direct, elles altèrent sans conteste la qualité gustative et sensorielle des épices.
Attention à l’appellation « herbes de Provence »
Certaines épices sont plus concernées que d’autres. Les herbes de Provence, largement utilisées en cuisine française, font partie des produits les plus contaminés. Elles contiennent fréquemment des résidus de pesticides, y compris dans des versions labellisées Label Rouge.
Ce label, pourtant réputé pour garantir une certaine qualité gustative, n’exclut pas l’usage de produits phytosanitaires. À l’inverse, les gammes bio, qui bannissent ces substances chimiques, présentent davantage de fragments d’insectes.
De plus, les fameuses « herbes de Provence » ne proviennent souvent pas du Sud de la France. En réalité, la majorité de la production vient d’Albanie, de Pologne ou de Turquie. L’appellation « de Provence » n’étant pas protégée, elle n’offre aucune garantie ni sur l’origine géographique ni sur la composition exacte.
Le consommateur peut donc se retrouver avec un mélange très éloigné de la recette traditionnelle à base de thym, romarin, origan et sarriette. Pour éviter les mauvaises surprises, il faut prendre plusieurs précautions.
Des précautions à prendre
Erwann de Kerros, chercheur d’épices et fondateur de la marque Terre Exotique, recommande de se tourner vers des épices entières. Selon lui, elles conservent mieux leurs huiles essentielles et sont moins susceptibles de contenir des contaminants.
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Il conseille aussi d’éviter les poudres trop fines, qui peuvent masquer la présence d’additifs ou de substances de charge. Ces substances, souvent employées pour alourdir le produit, sont parfois ajoutées à l’insu du de tous.
Il peut s’agir de farine, d’amidon de pomme de terre ou d’autres composants bon marché, utilisés pour diminuer le coût de production. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes relevait déjà en 2018 que 19 % des irrégularités dans le secteur concernaient ce type de fraude.
Enfin, un dernier conseil pour les amateurs d’épices : après l’achat, mieux vaut transférer les épices dans des contenants opaques. La lumière détériore aussi leurs propriétés organoleptiques et accélère la perte d’arôme. Ce geste simple permet de préserver au mieux leurs qualités.
Crédit photo © DivertissonsNous