Compteur Linky: 2 millions de Français ne veulent pas l’installer et voici ce qu’ils risquent désormais

Le compteur Linky est un formidable outil pour réaliser des économies. Cependant, 2 millions de Français sont toujours réfractaires.

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Depuis 2015, le compteur Linky s’installe progressivement dans les foyers français. Avec un taux d’équipement dépassant les 95 %, ce boîtier vert fluo est désormais omniprésent, mais certains Français ne veulent pas en entendre parler.

Compteur Linky : des sanctions pour ceux qui ne veulent pas l’installer

En France, plus de deux millions d’irréductibles continuent de s’opposer à l’installation du compteur Linky. Mais, à partir du 1er août 2025, cette résistance aura un coût.

En effet, les usagers devront s’acquitter d’un supplément sur leur facture d’électricité. Malgré les décisions de justice récentes en faveur de l’obligation d’installation, les opposants restent campés sur leurs positions.

Certains invoquent ainsi des risques pour la santé, la vie privée ou encore des surfacturations. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a officialisé la mesure le 20 mars dernier.

Les consommateurs qui refusent toujours Linky devront payer davantage dans le cadre du prochain tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE 2025-2028). Ce surcoût comprend 6,48 € tous les deux mois (soit 38,88 €/an).

Pour l’utilisation d’un ancien compteur nécessitant un relevé manuel, 4,14 € tous les deux mois supplémentaires (soit 24,84 €/an). Pour ceux qui n’envoient pas leur index ou ne fixent pas de rendez-vous pour la relève.

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Au total, jusqu’à 63,72 € par an pourraient s’ajouter à leur facture. Jusque-là, fournir son relevé suffisait pour éviter des frais, mais la CRE justifie cette évolution par le coût de gestion des anciens compteurs, bien plus élevés que ceux du Linky, pilotable à distance.

Les anti-compteurs lèvent la voix

Les anti-Linky soutiennent souvent que le compteur n’est pas imposé par la loi. Aucune législation n’oblige à l’accepter, affirme ainsi Stéphane Lhomme, figure du mouvement.

Ce dernier s’appuie sur la directive européenne 2009/72/CE, qui encourage mais n’impose pas les compteurs intelligents. Pendant longtemps, cette absence de contrainte explicite a nourri un flou juridique.

Un arrêt de la Cour d’appel de Bordeaux a jugé que rien n’obligeait Enedis à les installer chez les particuliers. Mais la Cour de cassation a tranché en avril 2025 : selon elle, les usagers ne peuvent s’opposer à l’installation du compteur Linky.

Ce qui ouvre la voie à une jurisprudence nationale. Une nuance demeure, si le compteur est à l’extérieur du logement, Enedis peut procéder à son remplacement.

En revanche, les agents n’ont pas le droit d’entrer de force dans un logement si le compteur est situé à l’intérieur. Ce qui complique la généralisation du dispositif – d’où l’instauration des frais comme levier d’incitation.

Pour certains, c’est la manière de faire d’Enedis qui pose un problème. Pressions jugées excessives, interventions non sollicitées… Noël Blin, interviewé par BFMTV a expliqué avoir eu tellement de pression pour l’installer, qu’il a refusé.

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Compteur Linky : des impacts sur la santé ?

À cela s’ajoutent les craintes liées aux ondes électromagnétiques. Si les compteurs respectent les normes, Stéphane Lhomme s’inquiète des effets à long terme.

Les études menées à ce jour se veulent rassurantes. L’Anses estime que le risque sanitaire, à court ou long terme, est très faible, avec des niveaux d’exposition comparables à ceux d’un chargeur de téléphone ou d’une plaque à induction.

L’OMS, de son côté, a analysé plus de 5 000 études sur les technologies sans fil. Elle a conclu en septembre 2024 à l’absence de danger avéré pour la santé humaine.

Même si l’Anses reconnaît l’existence de cas d’électro hypersensibilité, elle précise qu’aucune preuve scientifique ne permet à ce jour d’établir un lien de cause à effet entre les symptômes décrits et les ondes. Des recours judiciaires ont toutefois permis le retrait du compteur pour certaines personnes.

Les personnes sensibles peuvent demander une mesure gratuite de leur exposition auprès de l’ANFR. Autre sujet de friction : la collecte des données de consommation.

Certains craignent que le compteur soit un outil d’espionnage. Pourtant, la CNIL encadre strictement l’utilisation des données et celles permettant d’analyser la consommation heure par heure sont soumis au consentement de l’utilisateur.

Crédit photo © DivertissonsNous


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