La Station Spatiale approche de sa fin de vie programmée, mais l’histoire n’est pas close. Selon des signaux récents venus de Russie, une partie du segment russe pourrait rester en orbite au-delà du retrait de l’ISS. Cette perspective change le récit et pose des questions très concrètes aux équipages, aux ingénieurs et au public.
Ce que la Russie prépare pour la Station Spatiale après 2030
Le calendrier officiel vise un retrait vers 2030, avec un désorbitage contrôlé peu après. Pourtant, Roscosmos veut préserver une partie de ses modules pour bâtir la suite. Cette option créerait un pont entre l’ISS et une nouvelle architecture russe. Ainsi, l’orbite basse resterait occupée par un noyau existant et déjà opérationnel.
Les modules concernés seraient surtout Nauka (2021) et Prichal (2021), plus récents et mieux équipés. Zvezda, plus ancien (2000), jouerait un rôle délicat à arbitrer. En revanche, Zarya (1998) a été financé par les États‑Unis, ce qui change les droits d’usage. De plus, l’ingénierie d’interface avec l’ossature américaine complique une séparation propre.
Sur le plan technique, la manœuvre exige des remorqueurs et de la puissance. Ainsi, des cargos Progress pourraient rehausser l’orbite et assurer une transition sûre. Le contrôle d’attitude, très sensible, doit être pensé module par module. Par conséquent, il faudra valider chaque étape avec les partenaires et les centres de contrôle.
« Conserver un segment russe en orbite après l’ISS créerait un relais direct vers la future station nationale. »
Qui possède quoi et pourquoi cela change tout
La propriété de chaque élément reste un sujet clé. Zarya a été construit en Russie, mais financé par la NASA, ce qui limite son transfert. Roscosmos contrôle Nauka et Prichal, plus faciles à détacher sur le papier. Ainsi, le droit et la technique avancent ici main dans la main.
À lireFacture EDF : couper le chauffe-eau de 11h à 17h réduit le coût jusqu’à 50%Ces modules russes fournissent propulsion et points d’amarrage. Ils reçoivent aussi de l’énergie des canaux communs, ce qui pose un défi d’autonomie. Désormais, un maintien isolé impose plus de puissance et un thermique robuste. En bref, aucune étape ne peut s’improviser.
- 2030 : fin de mission prévue côté partenaire américain
- Modules russes visés : Nauka, Prichal, peut‑être Zvezda
- Besoin d’autonomie énergétique et de contrôle d’attitude
- Contraintes juridiques sur la propriété de Zarya
- Coordination serrée avec les centres de mission
Calendrier, coûts et capacités industrielles
Roscosmos évoque une station nationale, souvent citée sous l’abréviation ROS/ROSS. Ainsi, le segment ISS survivant pourrait servir de cœur temporaire. Le module énergétique et scientifique NEM est mentionné comme possible première brique dédiée. Par conséquent, la feuille de route marierait reprise de l’existant et ajouts neufs.
Le calendrier reste mouvant, avec des repères autour de 2027–2030. Les budgets et les chaînes industrielles conditionnent chaque jalon. De plus, le contexte international pèse sur l’accès à certains composants. Aussi, l’orbite impose ses délais physiques et ses fenêtres de tir.
Un autre enjeu tient au partage des risques. Le désorbitage complet vise la sécurité maritime au Point Nemo. En revanche, garder un noyau russe limiterait les débris et maintiendrait une présence. Ainsi, la continuité des vols habités gagnerait en lisibilité.
Que restera‑t‑il en orbite, concrètement ?
Si une partie du segment russe se détache, l’ossature restante sera préparée au retour atmosphérique. La Station Spatiale ne disparaîtrait donc pas d’un seul geste, mais par étapes. Ensuite, les opérateurs géreront deux chantiers en parallèle. L’un pour conclure l’ISS, l’autre pour stabiliser le noyau russe.
Ce noyau pourrait recevoir des cargos, puis des ajouts dédiés. Ainsi, l’arrivée d’un NEM redonnerait de la puissance et de la marge opérationnelle. Le trafic Soyouz et Progress assurerait la logistique de base. Par conséquent, la relance scientifique serait progressive.
Impacts pour la recherche, les équipages et le public
Pour les expériences, une migration partielle serait possible. Certaines charges utiles pourraient être réhébergées sur Nauka ou sur un module futur. En revanche, la microgravité utile dépendra de la stabilité du complexe. Ainsi, la planification des campagnes devra être revue.
Pour les équipages, la clé sera le rythme des rotations. De plus, la sécurité dictera la cadence, le temps de valider chaque configuration. Les partenaires prépareront aussi leurs propres stations commerciales. Désormais, l’orbite basse devient un écosystème plus segmenté.
À lireMercotte, 83 ans, quitte Le Meilleur Pâtissier: elle refuse la retraite et vise des retours ponctuelsLe grand public suivra plusieurs jalons concrets et datés. On regardera les décisions finales sur 2028 et 2030, puis les tests de séparation. La Station Spatiale restera au cœur des actualités jusqu’aux dernières manœuvres. En bref, l’après‑ISS commence déjà à se dessiner, étape par étape.
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