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Votre téléphone va souffler. Un nouveau cadre légal met fin à la plupart des appels commerciaux intrusifs, et le démarchage téléphonique bascule dans une ère bien plus stricte. Cette bascule s’accompagne d’exceptions ciblées et de garde-fous concrets pour protéger les consommateurs.
Ce qui change et pourquoi cela compte
La règle devient claire : la prospection par téléphone sans accord préalable est désormais proscrite, sauf cas précis. Cette évolution répond à une attente forte des ménages, souvent lassés d’appels répétés et agressifs. Elle s’inscrit dans la continuité des contrôles de la DGCCRF et de l’action de la CNIL. Ainsi, la priorité est donnée à votre consentement explicite.
Les appels autorisés se limitent à des motifs légitimes : suivi d’un contrat existant, prise de rendez-vous demandée, mission d’intérêt général, ou information de service. Les associations caritatives et les sondages d’opinion sont traités à part, avec des règles propres. Les messages de sécurité publique restent évidemment permis. En revanche, le démarchage téléphonique commercial sans base légale s’efface.
Pour éviter les contournements, les autorités rappellent l’interdiction d’usurper un numéro local ou mobile. Des tranches de numéros dédiées aux centres d’appels facilitent l’identification et le filtrage par les usagers. De plus, la plate-forme 33700 reste utile pour signaler SMS et appels frauduleux. Par conséquent, la traçabilité s’améliore.
« L’objectif est simple : réduire les nuisances, sécuriser la relation, et remettre le choix entre les mains des personnes appelées. »
Les exceptions encadrées en pratique
Le cœur du dispositif repose sur le consentement préalable. Si vous avez coché une case claire, ou si vous l’avez donné par écrit, l’appel peut avoir lieu dans le périmètre convenu. Un contrat en cours permet aussi des échanges utiles, par exemple sur un incident de service. Cependant, l’appel doit rester proportionné et transparent.
À lireCette technique infaillible pour mettre fin définitivement au démarchage téléphoniqueD’autres motifs passent, car ils répondent à un intérêt public ou à une demande initiée par vous. Ainsi, une administration ou un service d’urgence peut vous joindre. Une association reconnue peut contacter ses soutiens de façon encadrée. De plus, toute prospection doit respecter les jours et les horaires autorisés fixés par décret.
- Vérifiez que vous avez donné un accord explicite.
- Notez et bloquez les numéros suspects persistants.
- Signalez les abus à la DGCCRF et via 33700.
- Refusez poliment et demandez l’arrêt immédiat des appels.
- Conservez des captures ou enregistrements à titre de preuve.
Bloctel, consentement et contrôle : vos leviers
L’inscription sur Bloctel demeure un réflexe utile, car elle formalise votre opposition. Elle ne vaut pas consentement pour autant : sans feu vert explicite, l’appel commercial reste interdit. Aussi, gardez vos preuves d’inscription et vos échanges. En bref, ces traces facilitent les recours.
Le consentement doit être libre, spécifique et informé. Un formulaire noyé dans des mentions illisibles ne suffit pas. Ainsi, l’entreprise doit pouvoir démontrer la source et la date de votre accord. En cas de doute, la charge de la preuve lui incombe.
Les sanctions montent vite en cas d’infraction répétée. Des amendes élevées peuvent viser les sociétés, jusqu’à 375 000 € selon la gravité. De plus, la publicité mensongère ou l’usurpation de numéro aggravent la situation. Par conséquent, la dissuasion se renforce.
Identifier et bloquer les mauvais appels
Certaines séries de numéros sont réservées aux campagnes d’appels, ce qui simplifie leur repérage. Votre smartphone et votre box intègrent des filtres utiles. Ainsi, créez des listes noires et activez l’identification des appels entrants. En cas de doute, laissez sonner et vérifiez l’origine.
Un appel coupé dès la réponse, ou un message pressant d’appeler un numéro inconnu, doivent alerter. La pression pour obtenir un paiement immédiat est un autre signal rouge. Par ailleurs, évitez de rappeler les numéros surtaxés. Le démarchage téléphonique ne doit jamais vous mettre en urgence ou en insécurité.
Vos droits, les bons réflexes et les suites à donner
Vous pouvez dire non, demander la suppression de vos données, et exiger l’arrêt des appels. Cette demande vaut pour tous les canaux, y compris SMS et messageries. Aussi, un simple courriel ou une mention orale enregistrée peut suffire. Le démarchage téléphonique doit cesser après votre opposition.
Notez les dates, les numéros et le contenu des échanges. Cette traçabilité aide les autorités à cibler les fraudeurs. Ainsi, votre signalement alimente les enquêtes et les sanctions. Le démarchage téléphonique qui ignorerait ces refus s’expose à des poursuites.
À lireDémarchage téléphonique: mauvaise nouvelle il va falloir attendre un peu avant d’être tranquilleLes entreprises conformes adapteront leurs pratiques. Elles privilégieront des contacts sur demande et des canaux choisis. De plus, elles devront vérifier Bloctel et archiver les preuves de consentement. Le démarchage téléphonique devient alors plus sobre, utile et transparent.
Crédit photo © DivertissonsNous