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Chocolat et gâteaux: où se cache le cadmium ?
Un carré de chocolat, un biscuit, une poudre cacaotée pour le lait chaud. Derrière ces plaisirs, un point de vigilance: le cadmium se trouve dans le cacao et parfois dans les céréales. Les fèves absorbent ce métal dans les sols. Le blé, base de nombreux gâteaux, peut aussi en contenir.
Le cadmium vient d’abord de la terre. Sol volcanique, engrais phosphatés, dépôts industriels: les plantes puisent ce qui s’y trouve. Le cacaoyer accumule plus que d’autres cultures. La quantité finale dépend du terroir, des pratiques agricoles et des mélanges après récolte.
La loi fixe un cadre. L’Union européenne impose des seuils pour le cacao, le chocolat, la poudre, les biscuits et les aliments pour enfants. Les industriels testent et ajustent leurs recettes pour respecter ces limites. Le risque ne disparaît pas, mais il se contrôle.
« Je pensais offrir un plaisir simple avec du chocolat noir. J’ignorais que le cadmium pouvait s’inviter dans nos goûters. »
Quels risques pour la santé ?
Le cadmium s’accumule au fil du temps. Les reins et les os payent le prix d’une exposition chronique. L’EFSA fixe une dose hebdomadaire tolérable à 2,5 microgrammes par kilo de poids corporel. Les enfants et les femmes enceintes restent les plus vulnérables.
Le danger n’a ni goût ni odeur. On ne ressent rien sur le moment. Les bilans se voient dans le sang ou les urines, bien plus tard. D’où l’intérêt de limiter la source et de varier l’assiette.
Ce que disent les tests et la réglementation
La règle est précise: 0,04 mg/kg dans les aliments infantiles à base de céréales, des plafonds dédiés selon le type de chocolat, et 0,6 mg/kg pour la poudre de cacao. Les chocolats riches en cacao disposent de seuils plus hauts que le lait. Les contrôles poussent le secteur à trier, à sourcer et à mesurer.
Les tests menés ces dernières années pointent des teneurs notables dans les chocolats noirs. La provenance du cacao compte: certaines zones d’Amérique latine affichent des sols plus chargés, quand l’Afrique de l’Ouest montre souvent des niveaux plus faibles. Les produits respectent majoritairement les normes, mais la vigilance continue.
« La clé, c’est la variété: changer de marque, d’origine, et garder des portions raisonnables, surtout pour les enfants. »
Côté biscuits et gâteaux, la teneur vient du cacao et des céréales. Les valeurs restent en général modestes, mais l’exposition s’additionne entre plusieurs aliments. Les enfants, plus légers, reçoivent une dose plus forte par kilo. Le choix des encas et la rotation des produits font la différence.
Gestes simples pour réduire l’exposition
Varier les marques et les origines de chocolat. Alterner noir et lait, limiter la poudre de cacao chez les plus jeunes. Demander aux marques des précisions sur l’origine des fèves et les pratiques de contrôle. Cette diversité dilue le risque.
Changer le registre des encas. Fruits, yaourts, compotes peu sucrées et quelques noix offrent des alternatives. Éviter les abats et certains coquillages en excès, sources possibles de cadmium. Réduire ou arrêter le tabac baisse la charge globale.
Pourquoi retrouve-t-on du cadmium, et que font les acteurs ?
Le cadmium vient du sous-sol et des activités humaines. Il s’attache aux particules, se fixe dans les sols, et les racines des plantes l’absorbent. Les feux, les mines, les engrais phosphatés l’ont diffusé. On ne l’élimine pas en cuisant ni en torréfiant.
La filière cacao agit à la source. Cartographie des parcelles, tri des lots, amendements calcaires, biochar et choix variétal réduisent l’absorption. Les coopératives forment les planteurs. Les chocolatiers assemblent des origines pour rester sous les seuils.
Les autorités suivent le dossier. L’EFSA et l’ANSES évaluent l’exposition et ajustent les avis. Les normes européennes encadrent la vente, mais les étiquettes n’affichent pas ces teneurs. Plus de transparence et de données publiques aideraient les familles à choisir sereinement.
Crédit photo © DivertissonsNous